Dans le cursus bilingue paritaire, les enseignements sont dispensés pour moitié en français et pour moitié en allemand. L’allemand est à la fois langue « objet d’enseignement » et langue « outil d’enseignement ».
Le plus souvent, deux enseignants se partagent la semaine face à deux classes : un enseignant pour la partie française, un enseignant pour la partie allemande.
L’alternance des langues se fait
- généralement à la journée,
- Par exemple :
- Lundi – jeudi : enseignement en allemand
- Mardi – vendredi : enseignement en français
- Par exemple :
- ou quelquefois à la ½ journée
- notamment quand c’est le même professeur qui enseigne dans les deux langues.
Quand le nombre d’élèves n’est pas suffisant pour constituer une classe à part entière, le groupe d’élèves bilingues est intégré à une (ou plusieurs) classe(s) monolingue(s) durant les deux jours de français, ce même groupe étant pris en charge à part, durant les deux autres jours, par un autre enseignant pour la partie allemande.
Aucune condition d’accès, aucun test d’entrée n’est requis à l’inscription. Toute famille qui le souhaite peut inscrire son enfant en cursus bilingue à l’école maternelle, sous réserve de l’existence d’un cursus bilingue dans la commune.
Le démarrage se fait en petite ou moyenne section de l’école maternelle.
L’inscription des élèves dans une école relève de la compétence du Maire. Il convient de s’adresser à la mairie de la commune (pour la ville de Strasbourg, au service Education) qui indiquera la procédure à suivre.
Il convient de formuler une demande de dérogation de secteur auprès de la commune de résidence et de l’éventuelle commune d’accueil. Cette dérogation est soumise à l’accord des Maires concernés.
En Alsace, le terme « langue régionale » inclut les divers dialectes parlés dans notre région. Leur forme écrite, commune à toutes les variantes orales, est l’allemand standard. C’est bien l’allemand standard, le Hochdeutsch, qui est enseigné dans nos écoles, même si des activités dialectales ne sont pas exclues, sous forme de comptines ou chansons en alsacien, notamment à l’école maternelle.
L’héritage historique et culturel de l’Alsace constitue le socle de la politique linguistique de l’Académie de Strasbourg. L’enseignement des langues vivantes étrangères y est défini en partenariat avec les collectivités territoriales sur la base d’une convention État-Région-Départements (Convention cadre 2015-2030 et conventions opérationnelles). Lien vers conventions
Cette convention donne priorité à l’apprentissage de l’allemand dès l’école maternelle pour mieux s’ouvrir vers le plurilinguisme, en faveur des langues de l’Europe et du monde, dès le collège.
L’apprentissage de l’anglais (en plus de l’allemand) est proposé dès la 6e à tous les élèves qui le souhaitent (classes bi-langues allemand-anglais).
Il n’est pas nécessaire de parler allemand ou alsacien à la maison, même si cela facilite le suivi scolaire de l’enfant. Il est cependant important de témoigner à l’enfant un soutien bienveillant et un intérêt réel pour son travail en allemand.
Oui, vous pouvez tout à fait continuer à pratiquer l’alsacien puisque notre parler régional est une variante dialectale de l’allemand, langue standard. Vous pouvez, le cas échéant, sensibiliser votre enfant à la proximité linguistique entre l’alsacien et l’allemand standard.
Si vous parlez allemand, vous pouvez
- chanter des chansons ou dire des comptines avec votre enfant ;
- lire à votre enfant des albums de la littérature de jeunesse ou l’écouter lire ;
- vous entretenir avec lui sur des sujets du quotidien…
Si vous ne parlez ni allemand ni alsacien, vous pouvez quand même aider votre enfant en le mettant le plus possible en contact avec la langue allemande en dehors du milieu scolaire : chansons, comptines et histoires enregistrées, émissions de télévision pour enfants, …
Sauf cas particuliers, la coexistence de deux ou plusieurs langues ne devrait pas être source de surcharge pour l’enfant.
Des expériences de bilinguisme dans d’autres pays démontrent que le bilinguisme (ou le plurilinguisme) pouvait au contraire développer des attitudes et compétences spécifiques, mises à profit dans l’apprentissage de toute nouvelle langue.
Prenons une métaphore musicale : le musicien maîtrise forcément, à des degrés divers, un ou plusieurs instruments. Chaque nouvel instrument, bien que présentant une certaine particularité, ne lui demande pas de réapprendre la musique et, en retour, renforce ses compétences de musicien. Les instruments sont les langues, la musique c’est le plurilinguisme.
Si la prononciation d’une langue étrangère est facilitée par une situation d’apprentissage précoce, on ne peut néanmoins occulter un point de vigilance, à savoir que l’enfant entre mieux dans l’apprentissage d’une seconde langue quand sa langue maternelle est déjà un tant soit peu maîtrisée, du moins en phase de structuration (lorsque l’enfant fait des phrases simples compréhensibles par d’autres personnes que les parents).
Sans problème, à condition que les effectifs le permettent.
L’expérience montre que plus un enfant a la chance d’apprendre de langues, mieux il les maîtrise. L’apprentissage d’une autre langue ne nuit généralement pas à la maîtrise du français mais peut contribuer à aiguiser la capacité de l’enfant à mieux comprendre la singularité et les similitudes avec les autres langues.
À l’école maternelle, tous les domaines d’apprentissage se déclinent dans les deux langues. Les enseignants se concertent et se répartissent les compétences visées. On ne va pas reproduire les mêmes apprentissages, mais transférer les compétences acquises d’une langue vers l’autre langue.
Les enfants ne vont pas s’exprimer tout de suite en allemand : ils ont bien entendu le droit de réagir en français, même si l’enseignant ne s’exprime qu’en allemand. La compréhension de la langue allemande est la première compétence langagière visée : dans un premier temps, les enfants sont invités à participer de façon non verbale. Au fur et à mesure de leur scolarité à l’école maternelle, ils commencent à reproduire des chansons, des comptines, des phrases ritualisées, avant de se lancer dans une expression plus spontanée…
A l’école élémentaire, les disciplines autres que l’étude de la langue française et l’étude de la langue allemande se répartissent entre les deux langues :
- au cycle 2: mathématiques, questionner le monde, éducation physique et sportive, arts plastiques, éducation musicale, enseignement moral et civique
- au cycle 3: mathématiques, histoire et géographie, sciences et technologie, histoire des arts, éducation physique et sportive, arts plastiques, éducation musicale, enseignement moral et civique
A l’issue de l’école élémentaire, les élèves poursuivent leur scolarité dans le collège bilingue du secteur, selon la carte scolaire bilingue : attention, ce n’est pas forcément le collège de secteur habituel.
Les collégiens en cursus bilingue bénéficient de 4h d’allemand, auxquelles s’ajoute un enseignement en langue allemande de disciplines autres que linguistiques (mathématiques, sciences de la vie et de la terre, histoire-géographie, éducation physique et sportive, …) en fonction des ressources humaines présentes dans chaque collège.
Les élèves issus du cursus bilingue peuvent s’engager dans un lycée général ou technologique, dont certains, dans la voie générale, proposent des sections Abibac : ce dispositif s’adresse à des élèves performants, en allemand bien évidemment, mais également en français et en mathématiques.
Au regard des niveaux de compétences langagières décrits par le CECRL, les textes officiels précisent que “la section Abibac est ouverte, à l’entrée de la 2nde, aux élèves susceptibles d’atteindre le niveau B1 avant l’entrée en classe de 1ère”.
Les sections européennes constituent une autre possibilité de poursuite du parcours de formation.
Toute intégration en cours de cursus, à partir de l’entrée à l’école élémentaire, est soumise à une évaluation des compétences linguistiques de l’enfant de la part du conseiller pédagogique en langues, afin de vérifier sa capacité à tirer profit d’une scolarisation dans un cursus bilingue, sans risquer de le mettre en situation de difficulté scolaire.
Les enseignants sont
- des professeurs des écoles ayant été admis par concours spécifique « voie régionale » de recrutement de professeurs des écoles : il s’agit des mêmes épreuves que le concours « voie normale », mais complétées par des épreuves écrites et orales de langue régionale (allemand ou alsacien) ;
- des professeurs des écoles dont les compétences linguistiques en allemand ont été reconnues par une commission de validation ;
- des enseignants allemands en échange ;
- des enseignants contractuels.
En fin de scolarité à l’école élémentaire, les niveaux de langue visés sont
- le niveau A2 dans les activités langagières : parler, lire, écrire ;
- le niveau B1 dans l’activité langagière : écouter et comprendre
selon les niveaux de compétences décrits par le Cadre européen commun de référence pour les langues.
Les niveaux de langue visés en fin de 3ème correspondent au niveau B1 dans toutes les activités langagières et au niveau B2 dans plusieurs d’entre elles.
Les élèves de 3ème(également ceux de 2ndeGTou de 1èreprofessionnelle) peuvent être inscrits par leur établissement au Deutsches Sprachdiplom 1 (DSD1), c’est-à-dire à la certification proposée par la KMK (Kultusministerfkonferenz : conférence des ministres allemands de l’éducation).
La certification DSD1 de la KMK vise le niveau B1 dans toutes les activités langagières.
La réussite à cette certification donne droit à un diplôme établi par la Conférence des ministres de l’éducation des Länder (KMK).
La réussite au niveau B1 permet la poursuite d’études dans un établissement d’enseignement public en Allemagne et facilite la recherche d’un stage ou d’un emploi en Allemagne.
Dans un souci de cohérence éducative et de continuité pédagogique, il est souhaitable que l’apprentissage bilingue se poursuive de la maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Le parcours d’apprentissage bilingue n’est couronné de réussite que s’il s’inscrit dans la durée.
Les DNL sont des disciplines non linguistiques (ou DAL = disciplines autres que linguistiques), à savoir les mathématiques, la géographie, les sciences, etc…
L’Abibac est une délivrance simultanée du baccalauréat français et de l’Abitur allemand.
Il s’agit d’une co-qualification professionnelle reconnue en France et en Allemagne. C’est un dispositif concernant le lycée professionnel et propre à l’Académie de Strasbourg. Azubi = Auszubildende : apprentis.
Les classes ou sections bilingues concernent le cursus bilingue français-allemand.
Les sections bi-langues correspondent à l’apprentissage de l’anglais parallèlement à l’apprentissage de l’allemand, et ce dès l’entrée au collège.
Le parcours scolaire bilingue est facilité par un contact familial régulier avec un environnement germanophone ou dialectophone : des émissions en allemand (radio et télévision), des visites dans les pays voisins, des activités culturelles en allemand ou en dialecte favoriseront l’apprentissage de la langue allemande dans le cadre scolaire.
Les objectifs des disciplines enseignées en allemand correspondent aux programmes de l’école primaire définis par le ministère de l’éducation nationale. Le programme d’enseignement est le programme français dans son intégralité.
Le principe 1M/1L n’est pas un dogme. Il s’agit d’une méthode, que l’on prête à Grammont et Ronjat. Au début du 20e siècle, Jules Ronjat a voulu mieux comprendre le développement de l’enfant bilingue. Il a alors entrepris la rédaction d’une thèse de doctorat dont les travaux de recherche se sont fondés sur l’observation de son propre fils, élevé par une mère germanophone et un père francophone. Sur les conseils du linguiste Grammont, il a appliqué la méthode 1 personne / 1 langue. La thèse de Ronjat, publiée en 1913, montre que Louis se développe tout à fait normalement dans chacune de ses langues. Sur la méthode 1P/1L, Ronjat ne s’appuie toutefois pas sur une comparaison scientifique : il cite le cas de la fille d’une famille bilingue de sa connaissance dont les parents n’appliquent pas cette méthode. En observant les deux enfants, il constate que leur développement langagier est identique, à deux nuances près : le fils Ronjat témoigne d’une maîtrise plus accomplie de la prononciation, la fille des voisins ayant en revanche développé plus tôt sa conscience du bilinguisme.
Dans les situations où un même enseignant est en charge des deux langues d’enseignement, on peut à juste titre considérer qu’il incarne un modèle de bilinguisme vers lequel tend l’enseignement paritaire.
Dans la majorité des classes bilingues, la méthode 1P/1L est appliquée.
Des formations filées (observations en classe bilingue, formations didactique et pédagogique), encadrées par les conseillers pédagogiques en langues, sont organisées à l’intention des enseignants issus du cursus monolingue qui intègrent l’enseignement bilingue. Ces enseignants ont également la possibilité de réactiver et de renforcer leurs compétences langagières via des formations linguistiques spécifiques ayant lieu durant les congés scolaires (stages départementaux ou stages dans des instituts Goethe en Allemagne et en Autriche). L’Académie propose également des stages d’immersion en classe allemande en lien avec nos partenaires du Bade-Wurtemberg.
Pour tout ce qui relève de l’extra-scolaire, il convient de prendre contact avec le directeur ou la directrice de l’école, avec la mairie ou bien les associations de parents d’élèves bilingues qui pourront vous indiquer les offres existantes (sorties, rencontres, ciné, théâtre, aide aux devoirs ou tutorat, le cas échéant…) …
L’apprentissage de l’allemand en Alsace peut tirer profit de la proximité géographique avec les pays voisins. De la maternelle à la terminale, l’Académie propose de nombreuses actions transfrontalières : sorties culturelles en pays germanophone, rencontres de classes partenaires, formations franco-allemandes, projets culturels, échanges d’enseignants, échanges individuels de collégiens ou lycéens, stages en entreprise. Ces dispositifs, soutenus financièrement par les collectivités territoriales, permettent de donner tout son sens à l’apprentissage de l’allemand dans le cadre scolaire et de développer la coopération culturelle transfrontalière.
Une ouverture de pôle bilingue en maternelle et de section bilingue au collège peut être demandée par des élus ou par un groupement de parents d’élèves des communes concernées ou bien encore par les services de l’éducation nationale. La demande s’inscrit dans le cadre d’un développement progressif et cohérent de l’enseignement bilingue dans l’Académie et dans la perspective d’une offre raisonnable de proximité.
C’est une instance académique de programmation, de développement et de suivi des pôles bilingues, placée sous l’autorité du recteur, composée de membres des services de l’éducation nationale et de représentants des collectivités territoriales
co-signataires de la Convention, qui étudie les demandes déposées et propose au recteur la liste des instructions à mener, selon des critères définis.
Au regard des éléments recueillis dans le cadre de l’instruction menée par les inspecteurs de circonscription en lien avec les maires des communes concernées, la commission émet un avis et formule des propositions d’ouverture au recteur.
Le calendrier de la procédure académique détaillée est consultable sur le site de l’Académie. (lien ?)
En principe et sauf raison majeure (déménagement dans une autre commune, une autre académie, …) les parents s’engagent moralement à maintenir leur enfant dans le cursus bilingue de la maternelle à la fin de la scolarité obligatoire. La sortie de cursus est une décision qui va à l’encontre de la cohérence éducative et de la continuité des parcours d’apprentissage de l’enfant. Quelle que soit la raison des parents (crainte de ne pas être en capacité de suivre le travail scolaire de l’enfant en allemand, difficultés scolaires*, …) il est essentiel, sur le versant de l’intérêt de l’enfant, de mener une année scolaire voire un cycle jusqu’à son terme avant d’envisager un changement de cursus.
Si la décision de sortie de cursus est malgré tout souhaitée, il convient de prendre contact avec le directeur/la directrice de l’école qui indiquera la procédure à suivre : courrier à l’inspecteur/trice avec demande officielle de changement de cursus.
* cf. question sur les difficultés scolaires
Une classe bilingue est une classe comme les autres. Tout élève peut rencontrer des difficultés au cours de sa scolarité, qu’il soit en cursus monolingue ou bilingue. Si c’est le cas, il convient dans un premier temps de prendre contact avec l’équipe pédagogique de l’école afin de faire le point et convenir des remédiations possibles (soutien, différenciation pédagogique, activités pédagogiques complémentaires, tutorat entre élèves, aide aux devoirs, …)
Les parents sont invités à faire preuve de patience et de confiance tant dans les capacités de leur enfant que dans le professionnalisme des enseignants.
Néanmoins, en cas de difficultés pérennes risquant de mettre en péril la réussite scolaire de l’enfant, une fois que toutes les options d’aide auront été explorées, la question de la pertinence d’un maintien en cursus bilingue peut se poser au regard de la surcharge cognitive qui peut quelquefois s’avérer problématique. En cas de difficultés avérées, il peut en effet être préférable de retirer l’enfant du cursus bilingue, en demandant une réintégration dans le cursus monolingue pour l’année scolaire suivante.
A l’heure actuelle, les élèves de CP apprennent à lire concomitamment dans les deux langues mais les combinaisons grapho-phonétiques spécifiques à la langue allemande sont abordées à part.
Pour un enfant dyslexique, l’allemand peut s’avérer moins problématique que le français, et surtout que l’anglais : la langue allemande s’écrit comme elle se prononce et se prononce comme elle s’écrit, quasiment comme l’italien… En ce sens, deux jours d’allemand par semaine peuvent le cas échéant faciliter les apprentissages. Néanmoins, en cas de difficulté scolaire liée à une surcharge cognitive chez l’enfant, il convient de solliciter l’avis du corps médical.