Le principe 1M/1L n’est pas un dogme. Il s’agit d’une méthode, que l’on prête à Grammont et Ronjat. Au début du 20e siècle, Jules Ronjat a voulu mieux comprendre le développement de l’enfant bilingue. Il a alors entrepris la rédaction d’une thèse de doctorat dont les travaux de recherche se sont fondés sur l’observation de son propre fils, élevé par une mère germanophone et un père francophone. Sur les conseils du linguiste Grammont, il a appliqué la méthode 1 personne / 1 langue. La thèse de Ronjat, publiée en 1913, montre que Louis se développe tout à fait normalement dans chacune de ses langues. Sur la méthode 1P/1L, Ronjat ne s’appuie toutefois pas sur une comparaison scientifique : il cite le cas de la fille d’une famille bilingue de sa connaissance dont les parents n’appliquent pas cette méthode. En observant les deux enfants, il constate que leur développement langagier est identique, à deux nuances près : le fils Ronjat témoigne d’une maîtrise plus accomplie de la prononciation, la fille des voisins ayant en revanche développé plus tôt sa conscience du bilinguisme.
Dans les situations où un même enseignant est en charge des deux langues d’enseignement, on peut à juste titre considérer qu’il incarne un modèle de bilinguisme vers lequel tend l’enseignement paritaire.
Dans la majorité des classes bilingues, la méthode 1P/1L est appliquée.