LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT
Réalisation : Jacques Demy
Scénario, dialogues, chansons et réalisation : Jacques Demy
France. 1966
Couleur, 120 min.
Musique : Michel Legrand
Interprétation:
Catherine Deneuve (Delphine Garnier)….. Françoise Dorléac (Solange Garnier) George Chakiris (Étienne)
Michel Piccoli (Simon Dame)
Gene Kelly (Andy Miller,
Danielle Darrieux (Yvonne Garnier)
Jacques Perrin (Maxence)
LE FILM |
Les demoiselles de Rochefort sur le site Nanouk, site pédagogique d’Enfants de cinéma, partenaire du dispositif « École et Cinéma »
Le point de vue sur le film, rédigé par Michel Marie, essayiste, historien du cinéma et professeur des universités français.
Voir la bande annonce sur Allociné (Attention, site commercial)
Des informations sur le film sur le site Wikipédia
L’AFFICHE |
Affiche en grand format disponible sur le site Nanouk, site pédagogique d’Enfants de cinéma, partenaire du dispositif « École et Cinéma »
MOTS CLÉS |
Joie de vivre, musique, danse, peinture, amour, idéal, vie rêvée, comédie musicale, couleurs, rimes, chansons
L’UNIVERS DE JACQUES DEMY |
Jacques Demy déploie un oeuvre très personnel, remarquable d’originalité à la fois dans la mise en scène et dans l’esprit récurrent des scénarios de ses films.
____ Un rêve éveillé ____
Dans les films de Jacques Demy, on vit une expérience de conte et de rêve. D’un rêve éveillé, toujours en prise avec la réalité du monde contemporain car le cinéma de Jacques Demy s’articule toujours entre deux axes opposés – un monde féerique, coloré et enchanteur et la vision implacable de la réalité de son époque.
____ Les « outils » du rêve ____
- Demy donne à ses films leur qualité d’enchantement en accordant à la musique une place privilégiée. Il fait appel à Michel Legrand pour la composition et introduit des chansons valant dialogues. Certains films de Demy, dont Les demoiselles de Rochefort relèvent de la comédie musicale.
- Pour garder le réalisme dans ses films, Jacques Demy tournent en extérieur, dans des villes authentiques, mais il y recrée un environnement fabuleux, en colorisant ses décors, comme une toile de peintre.
- Aux couleurs des décors, Jacques Demy ajoute des costumes colorés et bigarrés qui contribuent à transfigurer la réalité.
- Des déplacements rigoureusement chorégraphiés viennent conforter le rêve.
Avec les élèves : avant la séance
Il nous semble indispensable de présenter l’univers de Jacques Demy aux élèves avant d’aller à la rencontre du film programmé.
Il s’agit, non pas de déflorer l’histoire mais de permettre aux élèves de s’emparer plus facilement du film et de pénétrer sans réticence dans le monde particulier de Jacques Demy.
- Recenser quelques films vus et connus des élèves.
Sans les raconter, les définir par quelques mots-clés et les catégoriser (critères à trouver ensemble mais aussi critères approchant les genres au cinéma) - Recenser quelques genres cinématographiques connus des élèves, en décliner les caractéristiques les plus notoires
- Présenter le genre de la comédie musicale. S’appuyer sur des films connus et déjà vus par les élèves (PEAC et programmations antérieures de Ecole et Cinéma 67). Relever quelques caractéristiques de la comédie musicale et définir par des mots-clés (l’enseignant peut soutenir cette recherche par une liste de mots proposés. Cette liste peut contenir des intrus…)
- Comparer, opposer les films connus entre-eux (par exemple : film avec acteurs et dessin animé / documentaires et films de fiction / films réalistes et films de fiction / film en NetB et films en couleurs / etc.)
- Présenter le cinéma de Demy, comme des univers de rêve, des films dans lesquels « Demy veut nous emmener dans un rêve tout en étant réveillé », des films qui permettent de « chanter la vie ».
- Présenter la bande annonce du film (Attention, site commercial) et mettre en valeur l’atmosphère de rêve.
- Pour la séance au cinéma, préconiser
- d’ apprécier les couleurs
- de s’intéresser aux paroles des chansons
- d’admirer les jeux de déplacements (chorégraphie) et les jeux de couleurs qui s’y associent
- et cela tout particulièrement dans les moments ressentis comme des longueurs (mot à expliquer et à engranger pour les séances de retour sur les films et pour les rédactions de critique), afin de moins les subir.
L’ÉLOGE DU MERVEILLEUX |
Jacques Demy veut le bonheur, créé le bonheur et l’impose dans ses films, dans un équilibre entre merveilleux et réalité.
Avec les élèves après la séance
- Relever le réalisme et le merveilleux du film
- Recenser quelques moyens mis en oeuvre par Jacques Demy pour emmener le spectateur vers le merveilleux et quelques moyens mis en oeuvre pour préserver la réalité.
____ La ville et les décors ____
Jacques Demy situe ses histoires dans des villes de province, la plupart du temps, des villes portuaires (Nantes, Nice, Cherbourg, Rochefort, Los Angeles, Marseille) et fait le choix délibéré de ne pas tourner en studio mais dans les villes dans lesquelles il situe l’action de son film.
Le film les demoiselles de Rochefort a bel et bien été tourné à Rochefort, ville portuaire mais aussi ville d’art et d’histoire et ville militaire avec de nombreuses écoles de marine.
« Cette architecture militaire très ordonnancée, ça m’a plu beaucoup : il y avait là déjà un côté très pictural, architectural, qui convenait bien pour un Musical. J’avais déjà écrit une partie du scripte et je suis tout de suite rentré pour l’achever. » Jacques Demy
Mais, pour que le décor lui convienne, Jacques Demy fait repeindre des façades, des volets dans des couleurs gaies ou pastels. Il modifie la décoration et le mobilier des appartements, l’agencement des boutiques et des restaurants, avec la complicité de son décorateur Bernard Evein. « On a quand même repeint 40 000 m² de façades pour ce film. Tout repeint en blanc avec les volets qui faisaient des taches de couleurs. La place a été entièrement repeinte » confie ce dernier.
A noter: la présence et la place du blanc dans l’ensemble avec, souvent la présence exclusive de cette « couleur » dans les intérieurs.
Avec les élèves :
- Trouver quelques images de Rochefort. Les mettre en balance avec les images du film pour distinguer quelques éléments architecturaux attestant de l’authenticité des images du film (urbanisme / forme architecturale des bâtiments / place centrale/ etc.)
- Relever des moyens utilisés par Jacques Demy pour transformer la ville.
- A partir de la phrase de Bernard Evein (voir ci-dessus), évoquer, imaginer, se projeter sur le travail du décorateur scénographe.(vidéo disponible)
- Repérer à proximité de l’école, dans sa ville, un lieu qui pourrait servir de décor approprié à un film (de Jacques Demy). Le prendre en photo (ou choisir un lieu
dans un stock d’images)
A partir d’une photocopie NetB de ce lieu, coloriser certains éléments choisis, avec des couleurs « optimistes » pour créer un décor à la Jacques Demy.
Confronter les réalisations des élèves en prenant appui sur le choix de la palette de couleur mais aussi sur le choix des éléments mis en couleur. Observer les différents effets obtenus.
Pour en savoir plus sur la ville de Rochefort, voir le dossier Ecole et Cinéma du Haut-Rhin (page 13)
____ Les couleurs et les costumes ____
Les couleurs choisies pour les décors font écho aux couleurs des costumes de tous les personnages intervenant dans le film; personnages importants dans l’histoire ou simples passants.
Les déplacements, les rencontres, les croisements, les collisions sont un festival de couleurs, un manège coloré, une danse bien orchestrée.
Les tenues vestimentaires sont élégantes; elles reflètent la mode de l’époque. Le blanc y est la plupart du temps associée à une couleur plutôt pastel.
Dans une même scène, les couleurs des vêtements sont contrastées, toujours harmonieuses.
Elles servent le jeu chorégraphique de la scène.
Elles servent à présenter les humeurs des personnages.
Avec les élèves :
- De mémoire, ou à l’aide de photogrammes, tenter de retrouver la palette des couleurs des costumes du film. L’enseignant peut proposer des nuanciers aux élèves (nuanciers numériques) ou des boites de couleurs de 36 ou 48 couleurs (expérimentation de la pression de la main sur les crayons de couleurs pour rechercher la finesse dans les nuances)
- Qualifier chaque couleur d’un nom.
Attention : Les noms dans les nuanciers des professionnels sont variables.
Avec les élèves, on peut envisager d’évoquer des noms courants (vert pomme / jaune citron / etc. ) mais il serait plus intéressant de les inciter à inventer des noms de couleur poétiques en rapport avec le film. - Constater que certains personnages portent des costumes plus ternes, voire sombres (Dutrouz, le criminel / Dame, l’ancien amant de MMe Garnier / Lancien, le galeriste)
Mettre en rapport les couleurs de leur vêtement et leur rôle dans l’histoire. - Comparer la mode de l’époque (année 1970) et celle d’aujourd’hui.
- Trouver des qualificatifs appropriés aux tenues vestimentaires du film (voir un document présentant une liste de qualificatifs de mode)
Référence : Les couleurs A. FURETIERE Ed. Zulma
____ Les chansons ____
Le film est une comédie musicale et les chansons servent le scénario avec des paroles qui prolongent souvent directement les dialogues.
De ce fait, les chansons ne détournent pas le spectateur de l’intrigue et ne donnent, en principe, pas l’impression de longueurs dans le film.
Au contraire, les chansons impliquent le spectateur et le mettent en attente de la suite de l’intrigue. Dans les chansons, les personnages livrent leurs intimes pensées. Ils sont face caméra et s’adressent directement au spectateur, le prenant à partie, le rendant complice du rêve de chacun.
Les chansons sont aussi plaisantes par leur répétitivité et leurs variations dans les paroles,sur des thèmes musicaux qui reviennent régulièrement et qui sont associés à des personnages. En effet, chaque couple a sa mélodie d’amour et par elle, chaque amour existe avant même que les amoureux ne se soient rencontrés.
Avec les élèves :
- Ecouter la chanson de Maxence et voir Michel Legrand la chanter en compagnie de Jean Pierre Cassel (archives INA 1972)
- En disposant des paroles des chansons (voir ci-dessous), associer les chansons aux couples. Comparer les paroles des chansons, selon le personnage qui chante. Si possible, retrouver les mélodies des chansons, les fredonner, voire les chantonner.
Références pour l’enseignant: Les paroles des chansons sur le site parole-musique (Attention site commercial) à copier/coller pour les mettre à disposition des élèves.
____ A chaque personnage, son rêve ____
L’univers de Jacques Demy se compose de marins, de forains, de jumelles excentriques, d’artistes rêveurs ou marchand de musique qui ont chacun un rêve.
La recherche de l’amour, de l’âme sœur, de l’amour idéal, à trouver ou à retrouver, est le rêve, la quête de chaque personnage du film.
L’intrigue est construite sur 3 journées (vendredi, samedi et dimanche) faites de rencontres, de rendez-vous, de croisements, d’occasions ratées, de fuites en avant orientés vers les réalisations de ces rêves. Réalisations impossibles ? Réalisations probables ?
Les rêves de certains personnages se croisent mais il faut attendre la fin de l’intrigue pour qu’ils aboutissent.
L’intrigue peut s’identifier à un conte avec la quête de l’amour comme élément central, déclinée selon les attentes.
Le dossier pédagogique de la coordination Ecole et Cinéma_68 décompose l’organisation du récit (pages 14 et 15)
Avec les élèves:
- Recenser les rêves de chaque personnage
- Chercher les moyens mis en oeuvre pour les atteindre, chercher les obstacles éventuels à ces rêves, décrire le dénouement
- Trouver une structure pour expliquer l’intrigue (les intrigues) sans la (les) raconter.
Le scénario peut surprendre le spectateur par la relative passivité des personnages face à la prospection nécessaire pour une réalisation de leur rêve, comme si la part de pensée imaginative avait plus de valeur que la réalisation ou comme si la magie pouvait opérer.
Ces attitudes passives semblent complaire les personnages; elles confortent leur frustration, leur insatisfaction en amour et crée une confusion dans le merveilleux: ce fameux déséquilibre que Jacques Demy aime introduire dans ses scénarios.
____ Le passage d’un monde à l’autre ____
Dans le même esprit conforme au souci de Jacques Demy de faire cohabiter réalité et merveilleux, le scénario intègre des allusions à des événements qui pourraient dérégler le monde merveilleux et qui rappellent la « cruauté » de la réalité de la vie :
- un crime, présenté comme un fait divers alors que son auteur fait partie intégrante de « la famille » Garnier et est présent, largement présent, et apprécié dans des scènes antérieures
- la guerre évoquée en permanence par la présence des militaires dans le ville de Rochefort (c’est une ville à vocation militaire) et évoquée, subtilement, dans les journaux présent dans le scénario
Dans le film de Jacques Demy, la réalité et le merveilleux cohabitent sans opposition marquée.
Dans le film, la vie ordinaire et le spectacle cohabitent sans distinction ; à tout moment le « spectacle » intervient et enchante la vie ordinaire.
Les discours et les dialogues chantés des personnages, la musique, les mouvements dansés, les chorégraphies « improvisées » servent de passage entre les deux univers mais servent aussi entre deux scènes à faire avancer le scénario.
Avec les élèves :
- Voir une vidéo avec analyse d’un plan de transition, d’un moment de passage entre deux scènes pour comprendre les principes cinématographiques mis en oeuvre par Demy et la subtilité du scénario
- Évoquer d’autres scènes de transition vues et retenues dans le film. Énumérer les moyens utilisés pour créer les scènes de transition (la danse, la musique, le chant)
- Imaginer ou recenser d’autres moyens utilisés au cinéma pour marquer les transitions (fondu enchaîne / mouvement de caméra / changement de musique / passage d’écrit)
Voir un court documentaire sur les effets de transition sur Arte (7min.)
LA RECHERCHE D’UN IDÉAL |
___ Le film ne parle que d’amour ____
Toute l’intrigue est construite autour de l’amour et de la recherche d’un amour idéal.
Le film présente plusieurs manières d’envisager l’amour, ceci permet au spectateur de ne pas stéréotyper et de ne pas être pris en otage d’un point de vue.
Le scénario ouvre sur des amours refusées, des amours utopiques, des amours ratées
- L’amour égoïste, celui d’une personnage qui dit aimer et veut être aimé en retour (l’amour du galeriste pour Delphine). qui laisse une impression de manque de sincérité réelle
- L’amour désespéré et passionnel. tellement passionnel et tellement désespéré qu’il mène au crime (l’amour de Dutrouz). C’est l’amour le moins manifesté dans le scénario, enfoui, caché par celui qui aime mais c’est aussi l’amour le plus excessif dans sa manifestation ultime.
- L’amour contrarié, celui de Madame Garnier qui vit de regrets dont il lui faut assumer la responsabilité. Le temps, l’absence et les souvenirs lui permettent de réaliser sa stupidité
- L’amour révoqué, déçu, celui de Monsieur Dame pour Madame Garnier. Les souvenirs entretiennent son amour, malgré la stupidité de la rupture
- L’amour imaginaire, poète, presque illusoire. Celui de Maxence pour son idéale féminin, pour son rêve
- L’amour romantique, celui de Delphine pour son « prince » qu’elle attend; sans le connaitre
- L’amour coup de foudre, celui de Andy pour Solange et de Solange pour Andy
- L’amour frivole, passager, celui de Etienne et de Bill qui ne souhaitent pas d’attache dans leurs rencontres
Avec les élèves : (proposition à moduler selon l’intérêt des élèves pour cette question)
- Répertorier les différentes formes d’amour dans le film
Si l’amour est présent dans tout le scénario, il ne l’est jamais sous forme de scènes d’amour (pas de baisers / pas de déclaration / etc.).
Jacques Demy nous parle bien d’amours idéalisées. Il emmène les spectateurs durant tout le film dans l’histoire d’un couple d’amoureux qui ne se rencontrent à aucun moment, leur laissant, à la fin du film, la possibilité d’inventer la suite concrète de cet amour.
____ La musique, la danse, la peinture, la poésie ____
« Ce qui m’a passionné, c’est de rechercher en les mêlant, des rapports entre le cinéma, la musique, la peinture, la littérature et la chorégraphie». Jacques Demy
Pour assurer cette recherche qui se manifeste, pour lui, dans les arrangements cinématographiques, Jacques Demy a attribué à quelques-uns de ces personnages, parmi les plus importants, une activité artistique passionnelle.
L’art, tous domaines présents dans le film confondus, contribue au bonheur de chaque personnage et leur apporte bonne humeur et optimisme. Il est d’ailleurs souvent la réponse immédiate à un moment difficile; on chante, on danse pour oublier et retrouver la joie de vivre.
L’art est aussi présenté dans le film comme un moyen d’entrer en relation avec les autres, comme un partage, et ce sous différentes formes (enseignement / exposition / monstration ou spectacle / vente )
La poésie sert les paroles des chansons mais est aussi utilisée par certains personnages, dans le discours quotidien. C’est elle qui donne une certaine distinction à Subtil Dutrouz et qui légitimise peut-être son prénom…
Avec les élèves :
- Attribuer à chaque personnage sa passion artistique
- Définir l’intérêt pour l’art des différents personnages et essayer de comprendre sa fonction dans la vie du personnage (refoulement, lutte contre la solitude, ambition, etc.)
- Rechercher les différents moyens qui permettent aux personnages de « diffuser » leur passion. Élargir les possibles en s’appuyant sur ses connaissances.
- Constater la place de la poésie et recenser ceux qui la pratiquent.
LE HASARD FAIT BIEN LES CHOSES POUR L’HISTOIRE |
Le scénario est basé sur des désirs de bonheur par l’amour et sur une série de ratages d’amours. Les deux formant un tout dans lequel la « magie » sert l’issue.
L’attente, l’aspiration, la privation paraissent plus puissantes que la recherche effective des résolutions.
On « joue à cache cœur » Jean Pierre Berthomé
La fin du film apporte les résolutions ou les laisse entrevoir.
Est-ce du hasard ?
Avec les élèves :
- Énumérer les situations dont la résolution est chanceuse
- En profiter pour faire le point sur l’organisation du récit
- En fonction des différentes situations rencontrées dans le film, établir une liste de qualificatifs relatifs au hasard .
Cette liste sera utile pour les rencontres cinématographiques suivantes dans le parcours et pour l’implication éventuelle de la classe dans l’opération « Printemps de l’écriture »
« Tous les personnages se cherchent comme dans un film poursuite. Les rencontres ne sont pas fortuites mais policièrement orchestrées, savamment élaborées, enchevêtrées comme un puzzle » extraits du synopsis de Jacques Demy.
PAS DE HASARD POUR LA MISE EN SCENE |
La phrase ci-dessus est, à l’instar des scènes dansées vues dans le film, révélatrice de l’organisation minutieusement calculée de la mise en scène par Jacques Demy .
Déplacements des personnages, dialogues en chansons, feux d’artifice de couleurs, tout est savamment orchestré dans un naturel prodigieux.
Jacques Demy est un metteur en scène
Avec les élèves :
- Citer des scènes marquantes permettant de prouver l’évidence d’organisation méticuleuse
- Citer les éléments les plus notoires de cette organisation
- En se basant sur un extrait court d’une scène déjà approfondie (par exemple la scène de transition vidéo de 0.33 à 1.00), proposer aux élèves de se mettre dans la posture du metteur en scène devant transmettre aux acteurs ses attentes. Il s’agit alors de trouver un moyen de transmission de la scène (un « outil » adapté), de « décortiquer » la scène et de l’expliquer grâce au(x) moyen(s) choisi(s)
Suggestions: descriptions et explications orales claires / descriptions et explications rédigées par écrit / création d’un code et encodage selon ce code / dessins / story-board détaillé
Le travail peut s’envisager par petits groupes.
DES RÉFÉRENCES CULTURELLES |
____ La mode des années 70 ____
- André Courrèges (1923-2016), grand couturier français. Il est le « père de la mini-jupe » et un des premiers à introduire des formes géométriques fortes dans les vêtements.
Voir des images - Paco Rabanne (1934-), grand couturier espagnol. Il révolutionne la mode en introduisant des matières nouvelles dans ses vêtements (plastique / métal / fourrure tricotée / etc.) et en créant des modèles très moulants. Ses créations font partie de collections de musées célèbres comme le MOMA de New-York ou le musée de la mode de Paris.
Voir des images
____ La peinture moderne ____
Les oeuvres présentées dans la galerie témoignent de la création de l’époque et particulièrement des recherches picturales en art cinétique.
- Victor Vasarely (1906-1997)
Voir une image - Jésus Raphaël Soto (1923 – 2005)
Voir des images - Yaacov Agam (1928-), il décore une pièce des appartements privés de l’Elysée pour Georges Pompidou en 1972
Voir une image
____ Des citations célèbres ____
La maitresse de Bill : j’aurais pu d’amour pour toi mourir
La réponse de Bill : Si mes beaux yeux, chère marquise, ne te font plus mourir d’amour,
si un marin t’a fait la cour, que veux-tu que je te dise ?
Molière (1622-1676) Le Bourgeois Gentillhomme, 1670
____ La comédie musicale ____
Léonard Bernstein (1918-1990), West Side Story (1957)
POUR ALLER PLUS LOIN |
____ Des outils élèves et enseignants ____
- Photos montrant l’importance des couleurs
- Une courte vidéo de Jacques Demy, enfant, en train de fabriquer ses marionnettes (cliquez sur la flèche de droite pour atteindre la vidéo)
- Un extrait des Demoiselles de Rochefort, utile pour parler de la chorégraphie, des couleurs et du traitement des passages dans le film
- Une vidéo de l’INA (institut National de l’Audiovisuel) , un moment de tournage, les coulisses du tournage et quelques commentaires de Jacques Demy
- Une vidéo disponible sur le métier de décorateur scénographe
____ Des documents pour les enseignants ____
- Une vidéo avec analyse d’un plan de transition, d’un moment de passage entre deux scènes
- Des fiches élèves élaborées dans l’académie de Poitiers. Elles peuvent servir la construction de séquences
- Le dossier élaboré par la coordination Ecole et Cinéma du Haut-Rhin
- Le dossier présenté par la DEGESCO
- Les paroles des chansons sur le site parole-musique (attention site commercial)
____ Des critiques à lire ____
- Critique de Marine Landrot sur Télérama
- Critique de Olivier Nicklaus sur Lesinrocks
- Des critiques sur Senscritique
- Des critiques sur La septièmecritique
Ce qui paraît extraordinaire ne doit pas étonner plus que de raison… Dans l’univers du merveilleux, tout se justifie d’autant mieux qu’on n’est pas obligé de donner trop d’explications. Même si l’entourage reste parfois incrédule ou critique… Jacques DEMY |
Fabienne PY — Conseillère pédagogique en arts visuels — Coordinatrice EtC67
_______ DESDEN du Bas-Rhin _______