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FOCALE SUR UN MOYEN D’APPRÉHENDER UN ESPACE ARCHITECTURAL

L’idée ici est de partir d’impressions, de ressentis, d’associations d’idées intuitives, bref, de faire confiance à sa subjectivité en laissant de côté l’analyse dans un premier temps.

Toutes les réponses sont recevables, même opposées, puisqu’elles sont personnelles et subjectives. Elles résultent de la culture de chacun, de son degré de connaissance, de son goût, de son histoire personnelle, de son humeur du jour, etc.

Mais bien sûr, il est capital de ne pas s’arrêter là !

Dans un second temps, vient la recherche des causes qui ont provoqué ces ressentis ou ces associations d’idées. C’est le moment de mettre en lumière les caractéristiques d’un espace et leur influence sur les ressentis de chacun. C’est aussi le moment d’apporter du vocabulaire et des connaissances.

Lorsqu’on recherche l’origine des ressentis, on s’aperçoit qu’il y a 2 catégories de causes :

– Les ressentis liés aux caractéristiques objectives de l’espace étudiée : l’obscurité ou la hauteur de plafond (caractéristiques objectives) d’une pièce vont assurément provoquer certains ressentis. Mais ces ressentis peuvent être opposés tout en mettant en évidence les mêmes caractéristiques de l’espace. Ainsi l’absence de lumière et la matérialité d’un espace souterrain en pierre pourront être ressenties comme rassurantes et sécurisantes pour certains, oppressantes et angoissantes pour d’autres.

– Les ressentis intimes liés au goût ou à l’histoire personnelle de chacun. Un vécu heureux ou malheureux lié à un certain type d’espace peut influencer les ressentis sans que les caractéristiques objectives de l’espace en soient à l’origine.

DEUX PISTES POUR METTRE EN ŒUVRE CETTE APPROCHE SENSIBLE

Exprimer des ressentis / en chercher la cause (Objectifs : appréhender l’espace avec ses 5 sens, être capable d’analyser les ressentis pour en déterminer la cause)

-A partir des ressentis et sensations éprouvés dans un lieu donné, savoir retrouver les causes extérieures qui les ont provoqués : rapport à l’espace (exigu / étriqué/ généreux / vaste / …), à l’extérieur, à la lumière (directe / indirecte / diffuse / brutale, absente) aux ouvertures, aux matériaux, aux couleurs, au confort (température / degré d’humidité / odeurs), etc.

Proposition de déroulement :

– Dans l’espace à étudier demander aux élèves de fermer les yeux, d’être attentifs à la température, à ce qu’on entend, toucher les murs, le sol, relever les odeurs, en bref d’être attentifs à leurs sensations et ressentis…

– Distribuer une fiche à chacun (en téléchargement ci-dessous) avec les affirmations subjectives ci-dessus, demander aux élèves d’entourer les affirmations qui correspondent à leurs sensations.

– Sondage : l’enseignant note combien de réponses pour chaque affirmation.

– Analyse :  L’enseignant interroge les enfants qui ont choisi la même affirmation : Pourquoi avoir choisi cette expression, quel ressenti ? Quel était le sens impliqué ? Quelle(s) caractéristique(s) du lieu a provoqué ce ressenti ? Peuvent-ils déterminer ce qui a provoqué ce ressenti ? Cette phase amène les élèves à se rendre compte des notions d’espace, de proportions, le rapport à l’extérieur, la lumière, couleurs, matériaux, le confort (humidité, température), le décor et de leur impact sur les ressentis. C’est à ce moment-là que l’enseignant amène du vocabulaire et des notions architecturales.

Rappeler que les réponses isolées sont légitimes mais se rattachent à la subjectivité de la personne, son histoire, ses goûts. Elles ne sont donc pas discutées mais simplement légitimées (pas de réponses justes ou fausses, toute réponse est recevable)

– Puis, à posteriori, il convient de structurer les apprentissages réalisés dans cette phase d’analyse des ressentis en faisant bien la part des choses entre ressentis subjectifs et caractéristiques objectives d’un espace.

Faire des associations libres / en chercher la cause. Associer intuitivement un espace à des images sans rapport avec lui puis chercher la cause objective de cette association libre.

On peut partir d’images très variées (sans rapport avec l’architecture). On associe librement, de manière intuitive, des images à l’espace que l’on veut étudier. Puis on se demande pourquoi on a choisi telle ou telle image. Quelle est la cause de cette libre association ? Quel ressenti non exprimé, quelle analogie, quelle composante du lieu a guidé le choix ?

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Cet exemple d’association d’images permettrait de parler de la symbolique des couleurs utilisées (l’architecte a-t-il voulu faire référence au corps humain ou les couleurs symbolisent-elles ici le chaud et le froid des fluides transportés par les tuyaux ?), des aspects techniques du bâtiment (circulation des fluides nécessaires au confort), du choix esthétique de l’architecte de les laisser apparents, etc.

Page proposée par Anne Matthaey, CPD AP, Décembre 2019